Leurs cultures

A l’instar de toutes les autres plantes, les orchidées réclament des conditions spécifiques pour croître, fleurir et se multiplier. Comme toutes les autres plantes itou, elles ont besoin de lumière, d’air, d’eau, de nourriture et de températures adaptées, rien de plus que nous finalement ! Eh oui, ce sont des êtres vivants, il faut toujours le garder à l’esprit. Ainsi donc, il faut considérer tous ces paramètres pour appréhender la culture à leur appliquer.

Inutile de vous faire un dessin, une plante sans lumière, ça devient une endive ou un céleri blanc ! Ce n’est pas ce que les orchidées apprécient spécialement. Provenant, pour la grande majorité, des régions tropicales à subtropicales, ces plantes sont habituées à un niveau de lumière souvent fort élevé, d’ailleurs fort peu courant dans nos régions. Mais n’oubliez pas qu’on trouve des orchidées à tous les étages de végétation : du sous-bois à peine éclairé jusqu’à la canopée, presque en plein soleil, quand ce n’est pas carrément sur des rochers exposés au soleil de midi, où la seule source d’humidité est procuré par un petit coin d’humus dans lequel les racines plongent pour y chercher un peu de fraîcheur. La lumière est donc un facteur primordial. Nous en reparlerons.

Que ferions-nous sans air ? Nous étoufferions ! Rien d’autre ne prévaut pour les orchidées. Les orchidées (et les autres plantes) ont un besoin vital d’air, et il est absorbé par les stomates situés sur la face inférieure des feuilles (le plus souvent), mais aussi sur les racines : rappelez-vous, la plupart des orchidées vivent accrochées aux troncs et branches d’arbres où leurs racines ont tout loisir de pendre librement dans l’air, et elles ne se privent pas de pomper l’oxygène nécessaire à leur métabolisme. De plus, l’ambiance humide dans laquelle elles baignent généralement, serait source de maladie et d’infection si l’air n’était pas perpétuellement en mouvement. Ces conditions doivent être reproduites autant que possible dans votre local de culture (qu’il soit serre, véranda, living, cuisine ou appartement). Ce mouvement d’air est une garantie de santé pour vos orchidées, en tout cas, il limite grandement le risque d’apparition de maladies ou d’infections. C’est un facteur important également.

Les orchidées ne sont pas des cactus. L’eau est source de vie, et les orchidées ne dérogent pas à cette règle. Sans eau, pas de vie, ni d’orchidée. Mais la présence de l’eau dépend de différents facteurs : saison, altitude, substrat, localité, … Ainsi, on trouve des orchidées dans des régions d’altitude où la pluie tombe quasi quotidiennement, et d’autres dans des régions où une saison sèche et/ou froide (parfois très longue) succède à une période très arrosée. Et tous les intermédiaires, pour vous faciliter la tâche. Les quantités et les cycles d’arrosage jouent donc un rôle essentiel dans la vie d’une orchidée. Et même si on ne peut reproduire au litre près la pluviométrie d’origine, s’en inspirer augmente d’autant le bien-être de vos plantes. L’eau est bien sûr vitale pour toutes vos plantes.

Vous mangez ? Les orchidées aussi ! Ne nous leurrons pas, ce n’est pas parce qu’on pensait, au début du XXe siècle, que des orchidées carnivores existaient qu’elles existent réellement. Non. Comme toutes les autres plantes, les orchidées ont besoin de nourriture pour pouvoir construire de nouveaux tissus, de nouveaux organes, et finaliser leur floraison. Dans la nature, les orchidées trouvent leur nourriture dans le sol (pour les terrestres), ou bien de ce qui leur tombe sur la tête (pour les épiphytes) : fientes, déchets organiques, feuilles mortes, … qui, la chaleur ambiante aidant, se transforment rapidement en compost d’où les racines retirent des éléments nutritifs. Dans la nature (du moins sans l’Homme), rien ne se perd !

Comme il est dit plus haut, la majorité de nos orchidées cultivées sont originaires des régions tropicales et subtropicales. Cela dit, même dans ces pays, de nombreux biotopes sont présents, parfois sur peu de distance, qui conditionnent des microclimats quelquefois forts différents l’un de l’autre. Non seulement la latitude, mais aussi l’altitude, jouent un rôle primordial. De même, une plante de lisière aura des besoins en chaleur plus élevés qu’une plante de sous-bois, où le couvert forestier fait tampon (les températures varient moins au coeur d’une forêt qu’en lisière, où l’apparition du plein soleil fait brusquement monter le mercure). Dès lors, la connaissance du milieu de vie et de l’origine des orchidées sont, on ne le répétera jamais assez, essentiels. Prenez le seul exemple des Dendrobium. Certains vivent au niveau de la mer sous l’équateur. D’autres vivent aussi sous l’équateur, mais à plus de 3500 mètres d’altitude. A votre avis, ont-ils les mêmes besoins en température ? Non, bien sûr. Donc, ne vous basez jamais sur le seul nom pour choisir telle ou telle orchidée chez vous, mais renseignez-vous plutôt sur son origine et son habitat. Ceci est naturellement valable pour les espèces botaniques (= telles qu’on les trouve dans la nature). Pour les hybrides, c’est assez différent. Dans la mesure où ceux-ci sont issus de croisements entre des espèces ayant des exigences souvent différentes, voire opposées, le résultat est une plante ayant des exigences moindres, ou en tout cas ayant élargi son seuil de tolérance et pouvant s’adapter à des conditions diverses. Tout avantage pour les amateurs que nous sommes. Dès lors, il est également très important de savoir si on a affaire à une espèce botanique ou un hybride et, tant qu’à faire, quels en étaient les parents (dans ce dernier cas) !

Bref, en ce qui concerne les températures comme pour tout ce qui précède, plus on sera documenté, mieux pourra-t-on apporter des conditions correctes à ses plantes. Et elles vous en remercieront avec des floraisons à faire pâlir d’envie toutes vos connaissances…