Avec les Dendrobium,
on arrive dans un groupe où il n’est pas toujours aisé d’y retrouver
ses jeunes ! En effet, ce genre est un des quatre ou cinq plus grands de
la famille et, avec ses ± 1200 espèces (dont près de 300 rien qu’en
Nouvelle-Guinée), il peut revendiquer le titre du genre couramment
cultivé le plus complexe de la famille. Un tel nombre d’espèce implique
naturellement une variabilité inimaginable de formes, d’origines,
d’habitats, de climats, de cultures, ….
On en trouve de l’Inde au Japon, en passant par les Philippines,
l’Australie et toute l’Asie du Sud-Est. Ils poussent du niveau de la mer
à plus de 3500 m d’altitude, dans des milieux aussi divers que les
galeries fluviales, les forêts denses, les forêts caducifoliées, les
rochers, les parcs et jardins et quelquefois à même le sol dans les
montagnes ! La taille des plantes varie de quelques mm à plus de deux
mètres, par contre la taille des fleurs ne varie pas énormément, l’écart
entre la plus petite (5/6 mm) et la plus grande (10/12 cm) n’est,
proportionnellement, pas trop important. Ici, toutes les couleurs sont
présentes (même le bleu ciel avec, notamment, D. victoria-reginae, ou l’orange vif, avec D. unicum). Les fleurs de Dendrobium
présentent la particularité d’être munies d’un éperon parfois
nectarifère, mais pas toujours, il s’agit le plus souvent d’un leurre
pour attirer les insectes !
Elles apparaissent, en fonction du groupe auquel appartient l’espèce, le
long des pseudobulbes, au sommet de ceux-ci ou sont réparties sur des
hampes émergeant, elles aussi, de différents endroits du pseudobulbe !
Elles sont soit solitaires, par paires ou en quantités importantes le
long des pseudobulbes ou sur les hampes florales. De même, les feuilles
sont disposées différemment, en fonction du groupe auquel l’espèce
appartient : tout le long, dans la moitié supérieure ou uniquement au
sommet du pseudobulbe. Les pseudobulbes eux-mêmes adoptent des tailles
et des formes très variées : certains sont petits et ronds, d’autres
sont en forme de courtes cannes charnues, alors que d’autres ressemblent
à du bambou, pendant que certains figurent des massues, … Bref, on a le
choix !
Les hybrides de Dendrobium les plus fréquemment cultivés proviennent essentiellement de quatre ou cinq espèces, dont les plus connues sont D. nobile, D. kingianum, D. biggibum ou D. phalaenopsis.
Ils sont généralement plus faciles à cultiver que leurs parents, mais
très souvent, sont victimes de mauvaises conditions qui, rarement,
entraînent leur perte mais qui par contre très souvent inhibent la
floraison, ce qui nuit à leur réputation.
Pourtant, peu d’orchidées sont aussi florifères que les Dendrobium… du moins, quand ils trouvent les conditions optimales ! Les hybrides de D. nobile (dont D.
« Stardust » est un des plus connus) présentent de petits bouquets de
fleurs aux nœuds des pseudobulbes charnus, le plus souvent encore
feuillé lors de la floraison. Les hybrides de D. kingianum (notamment avec D. tetragonum ou D. speciosum) ont souvent une petite taille, ce qui en fait des plantes de choix pour ceux qui manquent de place.
Enfin, les hybrides de D. biggibum et D. phalaenopsis
(certains auteurs considèrent ce dernier comme une variété du précédent
!) présentent des hampes florales apparaissant au sommet des
pseudobulbes en forme de canne, et garni d’une dizaine ou d’une
quinzaine de fleurs. Dans une telle masse d’espèces, il n’est pas
étonnant d’en retrouver plusieurs qui sont agréablement parfumées (et
notamment D. cariniferum qui embaume délicieusement la
mandarine, couleur d’ailleurs présente sur son labelle !). C’est une
propriété qui commence tout doucement à être prise en compte par les
hybrideurs.