Tout comme les Gymnadenia, les Platanthera comprennent très peu d’espèces en Europe, dont deux principales, largement répandues, surtout la première : Platanthera bifolia et Platanthera chlorantha. Ce sont des plantes présentant deux (plus rarement trois) grandes feuilles plates, ± plaquées sur le sol, avec des pseudobulbes palmés. La hampe florale porte de 3 à plus de 20 fleurs blanches teintées de vert ou de jaune et qui possèdent un éperon assez long. Le labelle des deux espèces ressemble à une grande langue tirée par quelque enfant mutin ! Les pétales et le sépale supérieur forment un genre de casque, les sépales latéraux sont étalés. Les ressemblances s’arrêtent ici.
Passons maintenant aux dissemblances. Platanthera chlorantha pousse le plus souvent dans la litière forestière des sous-bois parfois assez sombres, où ses fleurs blanches se remarquent de loin. C’est aussi un bon moyen pour être vu la nuit. De plus, ces fleurs sont parfumées, elles attirent essentiellement les lépidoptères nocturnes. Les pollinies sont assez écartées et elles forment un V inversé. Du vert foncé est assez présent sur le labelle et par endroits dans la fleur. C’est une espèce moins courante que la suivante. Platanthera bifolia, quant à lui, colonise plutôt les endroits ouverts, souvent en plein soleil, dans les herbes rases, au bord des chemins, dans des milieux secs ou, au contraire, bien humides. Ses fleurs sont blanches et odorantes également. Les pollinies sont proches et ± parallèles. La fleur est nettement plus pâle et c’est plutôt du vert jaune qu’on rencontre sur cette fleur. Il pousse souvent en compagnie d’autres orchidées (Orchis morio, Dactylorhiza majalis, Ophrys insectifera, …) affectionnant des conditions semblables.
Ce sont de belles plantes, certains pieds, assez gros, dégageant une impression de puissance assez étonnante, de loin, on dirait des jacinthes blanches, vraiment surprenant ! Les Platanthera sont répandus de la façade Atlantique jusqu’à l’Oural (et même jusqu’au Japon) !