Club des Amateurs Wallons d’Orchidées

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Leurs habitats

Les orchidées ont colonisé toutes sortes de milieux de vie et il n’y a guère que les pleines eaux et les déserts (chauds ou froids) qui n’accueillent pas d’espèces d’orchidées. Elles sont présentes sur tous les continents, en nombre variable. On les retrouve dans les prairies, les alpages, la savane, les forêts (polaires, tempérées, tropicales ou équatoriales), les tourbières, les marais, les bords des cours d’eau, sur les falaises, dans certaines cultures, dans les pelouses et/ou jardins, de même que dans certaines zones assez sèches, voire semi-désertiques, du niveau de la mer jusqu’à plus de 4.000 m d’altitude ! Certains genres se rencontrent sur plusieurs continents (Bulbophyllum, Vanilla, Habenaria, Cypripedium, Liparis, …), alors que d’autres sont strictement limités à des zones restreintes et quelquefois minuscules (Stenoglottis, Barlia, …). Il existe ce que l’on appelle plusieurs centres de répartition, qui sont en quelque sorte des foyers d’évolution, c’est là qu’on rencontre la plus grande variété d’espèces de certains genres : par exemple, la Nouvelle-Guinée est un des centres de répartition du genre Dendrobium, le Brésil en est un aussi pour les Cattleya, l’Afrique du Sud pour les Disa, Madagascar pour les Angraecum, la Sibérie orientale et la Chine pour les Cypripedium, etc. Alors que certaines espèces sont répandues sur de vastes territoires (Epipactis helleborine, Cypripedium calceolus, Spathoglottis plicata, … ce qui n’est en aucune manière un signe d’abondance !), d’autres sont limitées à une vallée, à une montagne, à une île, à une forêt… comme Dactylorhiza sphagnicola, à l’aire de répartition limitée à quelques tourbières de Belgique et, peut-être, d’Allemagne et de France (?).
 

On en trouve des terrestres, des lithophytes et des épiphytes. Bon, les terrestres, ce n’est pas trop compliqué à comprendre, elles vivent dans le sol et développent feuilles, tiges et fleurs à la bonne saison. Les lithophytes croissent sur les pierres, du moins c’est la définition du nom. En réalité, elles préfèrent plutôt se placer dans de petites anfractuosités où un peu d’humus s’accumule et où l’humidité reste plus importante qu’en surface (où elle s’évapore rapidement sous l’action combinée du soleil et du vent). Cela dit, on connaît des orchidées qui poussent à même la roche (Cyrtopodium, certains Laelia, certains Dendrobium, …). Enfin, les épiphytes poussent sur les arbres, mais l’arbre n’est que leur support, il n’y a pas de parasitisme, les racines d’orchidées courent à la surface de l’écorce pour y arrimer la plante. Il faut éradiquer cette légende qui veut que toute plante poussant sur une autre soit un parasite ! Mais, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. Il existe des orchidées dont le mode de vie s’apparente au parasitisme et un grand débat est en cours actuellement concernant justement la définition de ce mode de vie. Il s’agit des orchidées saprophytes (ça profite aux orchidées, ça c’est sûr !!!). En fait, elles vivent comme des champignons : elles n’ont pas de chlorophylle (ou si peu), pratiquement pas de feuille (pas besoin puisqu’elles ne font pas de photosynthèse) et se nourrissent des matériaux en décomposition dans le sol. On en trouve sous toutes les latitudes, mais une des plus connues est certainement la « Néottie nid d’oiseau » (Neottia nidus-avis) présente en Europe en abondance toute relative.

Pour en revenir aux orchidées épiphytes (le mode de croissance le plus largement répandu chez les orchidées et essentiellement limité aux zones tropicales et équatoriennes), certaines espèces ne se retrouvent que sur un hôte particulier (Cymbidiella par ex. qui pousse quasi toujours sur une fougère du type Platycerium) ! Ce mode de vie présente un avantage indéniable, notamment dans les forêts tropicales sombres. Leur vie en hauteur les rapproche de la lumière (mais pas trop près, sinon il y aurait des problèmes d’évapotranspiration) et leur permet une croissance optimale. De plus, les agents pollinisateurs ont plus de chances de s’aventurer là-haut qu’en sous-bois, où la visibilité est nettement moins bonne. C’est donc tout profit pour les orchidées.